Extrait du RIGAL DE LA BIERE 2021

Mais ceci est sans commune mesure avec l’onde de choc de la pandémie mondiale de Covid-19. Même s’il est beaucoup trop tôt, en mars 2021, au moment où j’écris ces lignes, pour en tirer pleinement les conclusions, cet événement majeur sera sans conteste plus dévastateur par son impact, mais également son étendue à l’ensemble de la filière. Il ne s’agit en effet plus dans ce cas d’un phénomène limité aux seules brasseries, mais bien à toute la chaîne de production, depuis les agriculteurs jusqu’aux consommateurs. Un premier confinement au mois de mars 2020 était sans doute le pire moment de l’année pour une brasserie, car les stocks pour l’été sont prêts, les fournisseurs sont payés mais elle n’a encore rien vendu. Donc, c’est le mois de l’année où la trésorerie est traditionnellement la plus faible. On ne pourra vraisemblablement pas mesurer l’impact réel de la Covid-19 sur les fermetures de brasseries avant la fin de l’année 2021. Il y a en effet beaucoup d’entreprises qui ont bénéficié de prêt, parfois à un taux 0%. Et puis, il y a le millefeuille des aides nationales, régionales, départementales et locales, dont les conditions d’attribution n’étaient parfois pas très claires. La plupart du temps, il s’agit de dettes supplémentaires, certes reportées dans le temps, mais qui devront finalement être remboursées un jour ou l’autre. De plus, les impacts sont très contrastés d’une brasserie à l’autre, en fonction notamment de la nature de leurs clients. Cela a été le jackpot pour ceux qui avaient déjà des contrats avec des GMS (2) et des capacités de production adaptées. Les brasseries Goudale et Saint-Omer ont par exemple fortement augmenté leur production. Dans le Nord, la brasserie Castelain a montré une belle progression durant le premier confinement. La Brasserie du Pays Flamand a battu son record absolu de chiffre d’affaires en juin 2020, en produisant quasi-exclusivement de la bière en bouteille. Il y a donc des gagnants et des perdants, ceux qui arrivent à sortir leur épingle du jeu et les autres. Cela dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la nature du portefeuille clients. La cause la plus importante est la fermeture des cafés, hôtels et restaurants (CHR) qui, pour certains brasseurs, constituaient une part importante du chiffre d’affaires. Ceux qui faisaient beaucoup d’événementiel (concerts,…), comme en Bretagne, ont également été impactés. 15

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